Tampons passeport visas entrée et sortie Brunei

Une journée (palpitante) au sultanat de Brunei

Quand on prépare un voyage en Asie du sud-est et que se pose la question du choix des pays à visiter, certaines destinations ont les faveurs du public : Thaïlande, Vietnam, Philippines, Indonésie…

Étrangement, personne ne prévoit de se rendre à Brunei ! Pourquoi une telle injustice ? Ce petit pays serait-il difficile d’accès ? Inhospitalier, voire dangereux ? Trop cher peut-être…?

Vous avez le savoir très bientôt, puisque j’ai eu le privilège incroyable (plus c’est gros, mieux ça marche) d’avoir visité Brunei pendant une journée!

Le problème avec Brunei, c’est que pour commencer, on a du mal à le situer sur une carte. On se doute que c’est en Asie, mais alors l’endroit exact… Allez je suis sympa, je vais vous faire un petit topo sur le pays (mode WikiVincent) :

« Brunei est une cité-Etat enclavée par la Malaisie sur l’île de Bornéo. Tirant principalement ses revenus du pétrole, ce minuscule pays -qui est dirigé par un sultan- peut se vanter d’avoir l’un des PIB/ habitants le plus fort au monde. D’ailleurs le pays est si riche que ses habitants ne paient ni essence, ni frais médicaux et de scolarité, ni même impôts. Merci le sultan.» (et WikiVincent)

Brunei est en quelque sorte un mini-Singapour. Mais à la différence de l’autre cité-Etat voisine, il n’y a ni immenses shopping mall, ni parcs d’attraction (pardon je suis mauvaise langue, il en existe bien un, le Jerudong Park Playground), ni bars et encore moins boîtes de nuit. Et pour cause : Brunei est un sultanat où la loi islamique est en vigueur, et celle-ci est rigoureusement appliquée.

Concrètement, cela veut dire : ni alcool, ni jeux (de cartes), ni chewing-gum, ni adultère (comme c’est triste!^^). En cas d’infractions, les sanctions peuvent être sévères. Vous l’aurez compris, ce n’est pas une destination très festive qui va attirer les jeunes fêtards…

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Disons que c’est assez… strict

On se dit alors qu’à défaut de faire la fête, on va se rattraper sur le patrimoine local et les visites. Malheureusement, on se rend compte en arrivant dans la capitale que l’offre culturelle est plutôt limitée…

Le matin

Une fois arrivé à Bandar Seri Begawan, capitale de Brunei, je pose mes affaires dans la seule véritable auberge de jeunesse de la ville, le Youth Centre Pusat Belia. Elle fait penser aux vraies auberges de jeunesse d’antan uniquement dédiées aux loisirs des jeunes, avant qu’elles ne s’ouvrent… aux vieux^^ D’ailleurs même le site Internet est d’époque : http://www.bruneiyouth.org.bn/

On a l’impression d’être dans une colonie de vacances. Ici pas de réceptionniste, mais un gardien. Et attention aux horaires d’ouverture du centre, il y a une grille qui ferme tous les soirs, et on ne nous fournit pas de clé pour l’ouvrir! Ce serait bête de rester coincé dehors. Mais vous allez le voir, ça ne risque pas d’arriver, car il n’y a pas grand chose à faire dehors justement…

Donc une fois posées les affaires à l’auberge, je pars explorer la ville. Alors ce qu’il faut savoir avec Bandar Seri Begawan, c’est que le centre-ville n’est pas très grand… Il ne doit pas faire plus de 2km2. Et c’est ici que sont censées se concentrer toutes les attractions. J’ai dit censé, car à part l’incontournable mosquée Omar Ali Saifuddien, j’ai beau avoir cherché, il n’y avait pratiquement rien.

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La fameuse mosquée Omar Ali Saifuddien

Bon ce n’est pas complètement vrai (j’aime être mauvaise langue), il existe bien le Brunei History Centre et le Royal Regalia Museum. Mais lors de ma visite furtive du pays (24h) je n’ai pas pu les visiter, puisqu’ils étaient fermés ! Donc je ne pourrai malheureusement pas vous dire s’ils étaient bien.

Il faut dire que j’ai eu le malheur -pardon je corrige, la surprise- de visiter Brunei un vendredi, Et vendredi, c’est LE jour de prière. Bon c’est tous les jours « jour de prière » à Brunei, mais le vendredi plus que les autres ! Et je n’allais pas être déçu de découvrir cet aspect de la culture local…

Le midi

Le vendredi entre midi et deux heures, c’est bien simple : la vie s’arrête. Les commerces ferment, et tout le monde va prier. Du coup pour les non musulmans la vie s’arrête aussi, puisqu’on ne peut plus rien faire ! Ni manger à un restaurant, ni boire un café… Voici comment cela s’est passé pour moi :

Le vendredi juste avant midi, j’entre au Mcdonald’s de la ville. Oui je sais honte à moi, mais quand on n’a pas trop envie de s’embêter et d’avoir de mauvaises surprises avec la nourriture locale, Mcdonald’s est mon sauveur. Vous comprendrez quand vous voyagerez plusieurs mois en Asie du sud-est 😉

Je passe ma commande puis une fois servi je me pose sur une table à l’intérieur. Quelques minutes plus tard un employé se dirige vers la porte d’entrée et la ferme. Il y a d’autres clients à l’intérieur, ainsi que moi, donc je ne me pose pas trop de questions. Je pense qu’ils doivent passer la serpillière derrière la porte, ou autre chose. Puis je vois les employés quitter la cuisine et les caisses, et sans dire un mot aux clients, ils s’en vont. Je commence à ne plus comprendre ce qui se passe. Puis tout d’un coup, je vois une employée s’allonger sur une table du restaurant pour faire la sieste. Je crois rêver ! J’ai l’impression d’assister à une silencieuse grève générale ! C’est plus tard que je comprendrais, en sortant du Mcdonald’s et en voulant entrer dans un café que TOUS les commerces de la ville sont fermés et que tout le monde est parti prier.

Le soir

Le problème, c’est que même sans être un « party animal », on apprécie toujours, en tant que touriste, un peu de distraction le soir avant de se coucher. Mais à Bandar Seri Begawan -capitale du pays- il ne se passe… absolument rien !

Lorsque je suis sorti le soir pour aller manger dans un restaurant local, je décide de faire une petite marche dans le centre-ville, pour voir ce qu’il se passe. Et bien j’ai vite vu… il ne se passait absolument rien. Aucun magasin d’ouvert, et peu de monde dans les rues.

C’était la première fois de ma vie que je voyais une ville sans bar -alcool interdit forcément-, et du coup sans aucune animation. Cela crée une atmosphère étrange. On a l’impression que le temps s’est arrêté, mais pas de la « bonne manière ». C’est triste et ennuyeux. C’est comme s’il y avait un couvre-feu, mais sans la guerre. Bizarre.

Donc je retourne dans mon auberge en désespoir de cause sur les coups de 20/21h. Idem, je la trouve quasiment déserte. Presque personne à qui parler (à part un chinois qui s’est perdu comme moi), et pas de Wi-Fi pour tuer bêtement le temps sur Internet. La déprime.

Dans ces cas là, il n’y a plus qu’à s’allonger, lire, méditer ou… prier ! Je me dis maintenant qu’ils ont tout compris. C’est l’endroit rêvé pour un musulman qui veut pratiquer sa foi en toute quiétude : il n’y a aucune distraction possible ! Mais pour moi, simple touriste athée, c’est affreux, je m’ennuie comme un rat mort. Cela fait penser aux longues soirées d’hiver où il n’y a rien à faire dehors !

Bilan

Bon, vous l’aurez compris : Brunei est une destination atypique ! Non seulement ce n’est pas un endroit très glamour, mais en plus on en fait vite le tour. L’avantage, c’est que le pays n’est pas très touristique, donc pas de horde de touristes. Il pourrait l’être, puisqu’il n’y a pas de restrictions particulières à l’entrée dans le pays (je parle pour les français), mais je crois que Brunei n’a tout simplement pas besoin de l’argent des touristes, il est suffisamment riche.

Le pays est très sûr, il n’y a -à priori-aucune délinquance. D’une parce que le taux de pauvreté est extrêmement faible, puisque comme je l’ai dit précédemment, l’État prend en charge quasiment tous les frais de ces concitoyens. Difficile de se plaindre dans ces conditions ! Et de deux parce la charia est en vigueur dans ce pays. Un simple vol et cela peut aller jusqu’à l’amputation d’une main. On y réfléchit donc à deux fois avant de commettre l’irréparrable…

Pour ce qui est du coût de la vie, c’est effectivement un peu plus cher que les autres pays asiatiques. L’offre d’hébergement est essentiellement milieu et (très) haut de gamme, même s’il est possible, comme je l’ai fait, de dormir dans une auberge. Mais cela restera plus cher que dans le reste de l’Asie. Quand aux transports, l’idéal est de se déplacer en taxis dans la ville, même si le bus est possible. Cela engendre un surcoût. Pour le coût, Brunei n’est définitivement pas une destination bon marché.

Comment s’y rendre ?

Par avion, bien connecté depuis la Malaisie et les pays voisins

Par bateau, depuis l’île malaisienne de Labuan

Par taxi partagé depuis Miri (ce que j’ai fait)

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