Chimpanzé triste assis sur un tas d'ordures ménagères

Pourquoi l’Asie (et la Terre) court à la catastrophe écologique

Lorsque j’ai posé les pieds pour la première fois en Asie du Sud-Est en 2008, j’ai rapidement succombé à ses charmes : sa nourriture délicieuse et bon marché, la gentillesse de sa population, les sourires, les délicieux massages, sa faune et flore remarquable… Si sur les premiers points je suis toujours conquis à chaque nouveau séjour en Asie du Sud-Est, je constate que son patrimoine naturel est en revanche de plus en plus malmené, ce qui fait mal au cœur.

Comme dans beaucoup de parties du monde – ici peut-être plus qu’ailleurs ? – la Terre est sacrifiée sur l’autel du profit. Et je ne suis pas certain que cela changera rapidement. Déjà qu’en France, il est très difficile de faire passer des lois en faveur de l’environnement, j’ai le sentiment qu’en Asie c’est quasiment peine perdue… Je me sens presque gêné aujourd’hui d’écrire un billet aussi alarmiste (et déprimant). Mais je crois que la situation est suffisamment grave pour ne pas en parler. Ce que l’on entend tous les jours aux informations, je l’ai vu de mes propres yeux lors de mes différents séjours en Asie du sud-est. Et la situation n’incite malheureusement guère à l’optimisme. Voici pourquoi.


Une croissance démographique galopante

La population mondiale augmente de manière fulgurante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Asie, pour sa part, y contribue largement, puisque c’est de très loin le continent le plus peuplé. Quelques chiffres qui donnent le tournis :

Entre 1950 et 2015 la population mondiale est passée de 2,54mds d’habitants à 7,38mds d’habitants. En 65 ans, la population mondiale a donc quasiment triplé avec une moyenne de +74 565 140 habitants en plus chaque année !

Courbe montrant l'évolution de la population mondiale depuis 1950
Il n’y aurait pas un problème quelque part… ?

L’Asie à elle-seule regroupe 4,46 milliards d’habitants, sachant que deux pays surpeuplés, la Chine et l’Inde, contribuent pour moitié de cette population : respectivement 1,39 milliards et 1,36 milliards. Autrement dit, ces deux pays concentrent plus du tiers de la population mondiale.

Cette croissance incontrôlée de la natalité cause de graves problèmes, qui ne sont pas sans conséquences :

_La première, c’est l’accès à l’eau potable, qui devient de plus en plus difficile. Avec l’augmentation de la population, les besoins en eau augmentent si bien qu’elle devient une ressource rare et convoitée. Si bien que celui qui a le contrôle de cette ressource assure sa survie. D’où la recrudescence de conflits larvés dans le monde, qui se transforment parfois en guerre ouverte pour s’accaparer cette ressource précieuse qu’est l’eau.

_La deuxième, c’est qu’il faut la nourrir, donc produire toujours plus de nourriture. Ce qui conduit à une agriculture déraisonnée et productiviste, qui oblige à une course en avant où seul le rendement prime au détriment de la qualité du produit. Et pour produire plus, il faut défricher, couper des arbres, pour y mettre des champs, d’où une pression sur les surfaces agricoles disponibles.

Malgré des efforts notables pour réduire la faim dans le monde, le nombre de personnes sous-alimentées est reparti à la hausse. Et contrairement à ce que l’on peut croire, ce problème ne touche pas que les pays en voie de développement. Même un pays riche comme la France n’est pas épargnée : un Français sur cinq aurait du mal à se nourrir sainement.

_La troisième, c’est qu’il faut la loger. Pour cela, il faut construire toujours plus de logements. Et comme les terrains disponibles se réduisent, on construit en hauteur, notamment dans les villes. Ce qui contribue au développement d’agglomérations tentaculaires qui concentrent une énorme population d’individus. En attendant, il faut toujours trouver de nouveaux terrains disponibles, donc encore une pression sur le foncier…

Vue aérienne de la ville de Hong-Kong

La liste des conséquences peut-être très longue, car tout est lié, mais je préfère m’arrêter sur ces trois points.

Or comme nous le savons (quoique certains feignent de ne pas le savoir), les ressources de la Terre ne sont pas infinies. Lorsque nous aurons « pompé » toutes les ressources et exploité/pollué toutes les terres disponibles, que nous restera-t-il ? Que nos yeux pour pleurer assurément, puisque ce n’est pas le pétrole qui nous nourrira.

Questions : n’aurait-il pas lieu de s’inquiéter de cette délirante explosion de la population mondiale ? Que la Terre étouffe sous cette pression démographique incontrôlable ? Quand est-ce que des responsables politiques auront le courage de dire qu’il faut absolument réduire la natalité, car il en va de l’avenir de l’humanité ? Et qu’il serait peut-être temps de prendre des mesures phares comme seule la Chine eut le courage de le faire fut un temps ( la politique de l’enfant unique).

Qui préfère être entassé dans une ville plutôt que de profiter du calme et de la sérénité d’un espace naturel… ?

Foule compacte dans une rue en Inde

Une croissance économique forte et inégalitaire

L’Asie connaît une croissance économique forte depuis plusieurs décennies, et celle-ci ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. Elle est aujourd’hui le premier marché mondial pour les biens de consommation. Logique quand on sait qu’elle représente un marché de plus de 4,5 milliards de consommateurs potentiels…

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, on vit dans un système qui n’a qu’une seule raison d’être et un objectif unique : la croissance économique. Avec l’illusion que cette croissance économique réduirait les inégalités. Ce fut le cas pendant un temps, ça ne l’est plus aujourd’hui. Les inégalités dans le monde, qui avaient fortement baissé depuis le début du siècle dernier, sont reparties à la hausse (cela coïncide plus ou moins avec le second choc pétrolier de 1979).

Nous n’avons jamais créé autant de richesses, et vécu dans autant d’opulence. Mais cette opulence est loin de profiter au plus grand nombre. D’après un rapport d’Oxfam, 82% des richesses crées en 2017 sont allées au 1% les plus riches. Comment est-il encore possible de cautionner un système aussi inégalitaire?

En attendant, les inégalités augmentent, et l’écart entre les plus pauvres et les plus riches se creuse toujours plus.

Dans quel monde vit-on ? Visiblement dans un monde dirigé d’une main de fer par un capitalisme à son plus haut niveau de sauvagerie. Un capitalisme qu’on a laissé se propager dans le monde entier telle une tumeur cancéreuse, pensant naïvement qu’il allait nous guérir de nos problèmes en augmentant notre pouvoir d’achat. Or j’ai la conviction aujourd’hui que c’est l’inverse qui se produit, il nous rend malade et nous tue chaque jour à petit feu…

Femme indienne mendiant dans la rue avec ses enfants

Des déchets, toujours plus de déchets…

Les profits et l’augmentation des richesses sont les seules variables prises en compte. Tout est fait pour inciter les entreprises à investir et à produire plus. Si dans la tête de bon nombre de dirigeants, croissance=progrès, il est clair que dans la mienne croissance=pollution. Et viser coûte que coûte la croissance économique, sans se soucier des conséquences environnementales et humaines, c’est irresponsable.

Le résultat ? Des déchets, toujours plus de déchets, dont on ne sait que faire et qu’on n’arrive pas (plus) à absorber. Ceux-ci finissant inexorablement dans les sols, et dans les océans. Et à ce petit jeu, l’Asie est loin de faire figure de modèle concernant le recyclage de déchets plastiques

Il existe bien entendu des avancées. Des actions de « beach cleaning » émergent de plus en plus dans les lieux touristiques, mais ces initiatives restent des gouttes d’eau face à l’ampleur du problème. Malheureusement, les questions environnementales sont loin d’être la priorité des autorités dans la majeure partie des pays d’Asie du Sud-Est.

Flopée de plastiques flottant sur la mer au bord d'une belle plage
Ça vous donne envie de vous baigner? Souvenir de mon dernier passage à Koh Rong Samloen, Cambodge
Snorkeler sortant de l'eau entouré de plastiques
Voilà ce qu’est en train de devenir le snorkeling aujourd’hui

On ne pourra lutter efficacement contre ce fléau de la pollution qu’en changeant profondément les mentalités et nos habitudes de consommation. Cela commence par consommer mieux et uniquement ce qui est nécessaire. Comme par exemple en achetant dans les petits commerces et sur les marchés plutôt que dans les supermarchés. Il est préférable d’acheter localement, et si possible des produits contenant le moins d’emballage possible. Pas facile je le reconnais, l’humain recherche toujours la facilité…

De mauvaises habitudes

J’ai souvent été témoin, lors de mes passages en Asie, de nombreux comportements peu soucieux de l’environnement. En voici quelques exemples :

La climatisation à outrance

Il suffit de mettre le pied dans n’importe quel(le) enseigne, centre commercial, hôtel, voiture, bus, etc. en Asie du Sud-Est pour la ressentir. Elle est omni-pré-sente. Cette pratique a non seulement un coût énergétique élevé, mais elle est mauvaise pour la santé. Souvent poussée à fond, cela crée des chocs thermiques entre l’extérieur à température ambiante un intérieur climatisé. Avec pour conséquence : un nez qui coule voire un mal de gorge. Un peu bête quand on sait qu’il fait une moyenne de 30° toute l’année en Asie du Sud-Est, non ?

J’ai toujours eu du mal avec cet écart de température, mais j’ai le sentiment que c’est tout à fait normal pour les asiatiques. Avec l’idée plus ou moins intégrée dans l’inconscient collectif qu’il n’est pas possible de vivre sans climatisation…

Faire tourner le moteur du véhicule à l’arrêt

De très nombreux chauffeurs de taxi et de bus ont la fâcheuse habitude de laisser tourner le moteur de leur véhicule à l’arrêt. Parfois trèèès longtemps. C’est souvent le cas lorsqu’ils attendent que les passagers remplissent le véhicule à la station de bus, ou lors des pauses déjeuner et toilettes au cours de trajets longue distance. Ils laissent le moteur tourner et la climatisation du véhicule reste en marche. Ce qu’ils oublient souvent de faire en revanche, c’est de fermer la porte du véhicule. Laisser le moteur et la climatisation avec la porte du véhicule grande ouverte, je n’ai toujours pas compris la logique…

Des pailles et gobelets en plastique en pagaille

Il est quasiment impossible d’échapper aux pailles et gobelets en plastique quand on voyage en Asie du Sud-Est. Je vous mets au défi de ne pas en avoir au moins une fois dans votre main lors de votre séjour ! La vérité, c’est qu’il existe de nombreux vendeurs de rue qui vous proposent une grande variété de jus de fruit fraîchement pressés, et qu’il est très dur d’y résister tellement ils sont délicieux… Spécialement quand il fait 35°, et qu’il faut boire beaucoup pour éviter de se déshydrater. Ce qui est embêtant, c’est que vous en êtes quitte pour repartir avec un gobelet et une paille en plastique à usage unique, que vous allez devoir jeter au bout de 10 minutes…

Boisson dans un gobelet et une paille en plastique
L’objet du crime

Conseil : si vous succombez aux appels d’un jus de fruit bien frais mais qu’en même temps vous avez une conscience écologique, le mieux que vous puissiez faire est de demander au/à la vendeur(se) de ne pas vous mettre la paille et le couvercle du gobelet. Prenez avec vous une paille biodégradable si vous ne pouvez pas vous en passer. Et si vous êtes très consciencieux, vous pouvez même demander à servir le jus dans votre propre tasse pliable et réutilisable

Il faut avoir le réflexe de demander tout de suite au(à la) vendeur(se) pendant que vous passez la commande, sinon ce sera trop tard! Et devinez où votre plastique a de grandes chances de finir s’il n’est pas recyclé…

Carte du monde montrant la concentration de déchets plastiques dans les océans
Carte du monde montrant la concentration de déchets plastiques dans les océans

Jeter les déchets par terre

Il n’est pas rare de voir les locaux jeter tout et n’importe quoi dans la nature. Attention je ne dis pas que les touristes ne font pas de même. J’en ai vu certains jeter des déchets par terre ou dans la mer. Malheureusement, la grande majorité des détritus retrouvés dans la nature sont le fait des locaux.

Mais je ne leur jette pas la pierre, car ils se sentent moins concernés par les problématiques environnementales que nous, riches occidentaux qui consommons à outrance. Et leur priorité est de pouvoir subvenir à leurs besoins….

J’ai aussi constaté que même s’ils voulaient jeter « proprement » voire trier leurs déchets, ils ne pouvaient pas le faire. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’État et les « collectivités locales », dans bon nombre de pays asiatiques, se fichent complètement de la question du traitement des déchets. Les locaux se retrouvent donc souvent avec leurs déchets ménagers sur les bras. Et comme il n’y a pas toujours de poubelles disponibles, on jette où on peut. Souvent dans la rue, et parfois aussi dans la mer…

Plage recouverte de sachets plastiques à Bali, Indonésie
Ohhh la plage de rêve. Le pire, c’est que ça n’a pas l’air de choquer les locaux…

Je l’ai souvent constaté, au Cambodge notamment. Tous les jours, les habitants brûlent les sachets plastiques au bord de la route ou dans un champ, faute de ramassage des ordures. Vous imaginez l’odeur de plastique brûlé, et ce que cela engendre comme gaz toxiques néfastes pour la santé ? Ce n’est pas terrible on est d’accord. Mais c’est pourtant, dans certains endroits délaissés par les autorités, la seule manière qu’ils ont de se débarrasser de leurs déchets.

Il y a du progrès dans certaines zones très fréquentées des touristes, mais c’est un cache-misère. On nettoie pour que cela paraisse plus propre, pour faire plaisir aux touristes et pour qu’ils reviennent rapidement passer d’agréables vacances (ce sont eux qui font tourner l’économie). C’est donc bien souvent un leurre…

L’augmentation continue du transport terrestre et aérien

Un trafic automobile important

Le continent asiatique est fortement peuplé on l’a vu, et cette population attise les convoitises des industriels. L’Asie du Sud-Est représente un marché gigantesque pour les constructeurs automobiles. Les perspectives de croissance sont excellentes avec l’augmentation progressive du niveau de vie. Ce qui en soi est une bonne chose pour la population ne l’est pas du tout pour la planète.

Déjà intense dans certaines aires urbaines, le trafic automobile ne va pas aller en s’améliorant. Avec les conséquences que l’on connaît sur la santé, avec une augmentation constante et programmée des maladies respiratoires.

Parking à scooters à Hô-Chi-Minh-Ville, Vietnam
Parking à scooters à Hô-Chi-Minh-Ville

Circulation automobile dense à Bangkok, Thaïlande

L’idéal serait de développer les transports en communs, mais c’est loin d’être la priorité des pouvoirs publics dans les pays d’Asie du Sud-est. La plupart des transports sont effectués par des compagnies privées ou par des particuliers. Quant au covoiturage, il est établi depuis déjà bien longtemps en Asie. Rares sont en effet les véhicules qui partent avec des places assises vides !

Un trafic aérien en forte croissance

L’Asie étant une destination abordable et sûre, le flot de vacanciers n’est pas près de se tarir. Avec comme locomotive les Chinois et les Indiens, dont le pouvoir d’achat s’est sensiblement accru après des décennies de croissance.

Cette tendance contribue logiquement à l’augmentation du trafic aérien. Dans les 20 prochaines années, 13 000 nouveaux appareils seraient nécessaires pour accompagner la hausse du trafic aérien asiatique, porté par la montée en puissance des économies d’une part, et par l’émergence des classes moyennes d’autres part.

Le pire, c’est qu’il existe déjà beaucoup de compagnies aériennes lowcost en Asie du sud-est. Air Asia, Jetstar, Scoot… Vous pouvez littéralement vous rendre dans n’importe quel pays voisin à des prix défiants toute concurrence. Ce qui n’incite guère à privilégier les transports plus « doux ». Je vous laisse imaginer l’impact que va avoir cette hausse du trafic aérien sur l’environnement…

Flotte d'avions Air Asia dans un aéroport malaisien

Quelles solutions adopter face à ce développement effréné ? Tout d’abord en voyageant moins. Et ce n’est pas facile à admettre, notamment en ce qui me concerne, l’amoureux des voyages que je suis. Malheureusement, il est utopique de croire que les personnes sacrifieront leurs vacances pour ne plus salir la planète. Alors à défaut de ne plus voyager du tout, on peut essayer de voyager moins et de rester plus longtemps au même endroit. Cela permettrait de moins emprunter l’avion, et de favoriser les transports locaux une fois sur place. Cette nouvelle tendance s’appelle le slow travel.

La destruction inexorable de l’environnement

La destruction des terres

Chaque jour la forêt recule un peu plus, sous les coups de butoir de pelleteuses venues défricher des terres vierges. Des zones abritant des écosystèmes parmi les plus riches de la planète sont en train de disparaître, pour satisfaire nos besoins (envies?) toujours plus forts.

On brûle des forêts entières pour développer des cultures intensives, notamment sur l’île de Bornéo. Ces feux créent des nuages de fumée d’une telle ampleur qu’ils atteignent même Bangkok, rendant l’air irrespirable (souvenir d’un témoignage d’une expatriée dans la capitale thaïlandaise)…

Hommes asiatiques brûlant des terres pour faire la place à des cultures

La réduction de la superficie de la forêt sonne comme une condamnation à mort pour ses habitants. Les espèces animales parmi les plus emblématiques du continent asiatique sont en train de disparaître. Tigres, éléphants, orangs-outans… À force de réduire leur habitat, nous ne les verrons plus que dans des zoos. Ce qui serait bien dommage, car les observer dans leur milieu naturel est tellement plus vibrant. J’ai eu cette chance, et j’espère que les générations futures l’auront aussi…

Orang outan ayant reçu une flèche fuyant sa forêt détruite
Triste victime de la cupidité des hommes…

La destruction des biotopes ne rencontre parfois qu’une faible opposition. Les populations locales, souvent mal informées (et même désinformées par les compagnies qui prospectent leurs terres), n’ont pas toujours les moyens de lutter. Heureusement, certaines tribus prennent leur destin en main et luttent pour protéger leurs terres.

Comme souvent, la complaisance de nos dirigeants est criante. Pour éviter de se mettre à dos un partenaire commercial et perdre quelques juteux contrats, on ferme les yeux. On fait même mieux, on achète et raffine en quantité un produit qui contribue à la déforestation !

La solution ? Empêcher les multinationales de s’approprier des terres fertiles et occupées. Et faire condamner nos dirigeants pour inaction. Le mouvement est en marche, on ne peut que s’en féliciter.

Je rêve secrètement (« I have a dream ») qu’un jour on puisse aussi faire condamner les multinationales pour crimes contre la biosphère/ l’environnement. L’idée est lancée…

La destruction des fonds marins

  • Par l’industrie de la pêche

Le problème de la pollution marine a longtemps été moins visible, puisque les déchets se noient dans les l’immensité des océans. Il va être pourtant de plus en plus difficile à ignorer… Et nous revenir un jour ou l’autre en pleine figure (cela a déjà commencé). C’est bien simple : tout déchet qui n’est pas récupéré et recyclé finit presque invariablement dans les océans.

À côté de cela, l’intensification de la pêche industrielle, partout dans le monde, menace les espèces marines. Même celles qui ne sont pas concernées par la pêche. Et ces mauvaises pratiques ne sont pas l’apanage des chalutiers. Les petits pêcheurs d’Asie du Sud-Est ont longtemps pratiqué la pêche à la dynamite. Je vous laisse imaginer les dégâts sur les fonds sous-marins, notamment les coraux. Même la pêche traditionnelle avec des petits filets crée des dégâts. Je ne compte plus le nombre de fois où je repérais des morceaux de filets coincés entre les coraux lorsque je pratiquais du snorkeling (nage avec masque et tuba)…

  • Par l’industrie du tourisme

En parlant de cela, de nombreux tours organisés proposent cette activité très ludique. Mais peu sensibilisent les touristes à bord des pratiques respectueuses à adopter, comme ne pas toucher les coraux. Les organisateurs de ces tours ne sont eux-mêmes pas toujours respectueux des fonds marins, jetant l’ancre des bateaux parfois n’importe où (qui peut finir sa plongée sur les coraux).

Rien que le fait de participer à ces tours nous rend affreusement complices. Soit on embarque sur des petites embarcations qui tournent avec de vieux moteurs qui dégagent beaucoup de fumée, soit c’est sur des hors-bord propulsés par 4 gros moteurs surpuissants. Dans tous les cas, cela pollue et fait un bruit infernal, ce qui perturbe la communication entre les espèces animales.

À cela s’ajoutent les comportements souvent irrespectueux des touristes, comme le piétinage en toute impunité des coraux avec ses palmes. C’est souvent le fait des snorkeler qui ne savent pas nager (mais pas que), qu’on remarque aisément avec leurs gilets jaunes fluos. Et dans cette masse, on note un nombre conséquent de Chinois. La bêtise humaine peut même aller encore beaucoup plus loin

Autant dire qu’après chaque passage, le massif corallien y laisse des plumes, sachant qu’il lui faut plusieurs années pour repousser…

Coraux morts sur une plage
C’est que le début d’accord, d’accord…

En Thaïlande, l’afflux trop important de touristes sur la célèbre plage du film « the Beach » avec Leonardo DiCaprio ont même amené les autorités à fermer le lieu pour permettre aux fonds sous-marins de se régénérer, car les dégâts générés étaient devenus très inquiétants. Enfin une initiative qui donne un peu d’espoir…

Plage du film The Beach envahie de hors bord et de touristes

Le résultat de ces activités humaines irresponsables a, on le voit, des conséquences dramatiques : destruction des récifs coralliens, raréfaction des poissons, réchauffement des océans, etc.

Une fois de plus, c’est uniquement en changeant nos comportements et en adoptant des mesures fortes que l’on pourra inverser la tendance. Par exemple en imposant des quotas de pêche, ou en interdisant certaines pratiques. Et nous consommateurs, tout au bout de la chaîne, avons aussi une responsabilité. Si l’on consomme moins de poissons, la demande baissera, et donc la pêche diminuera.

On pourrait aussi former et sensibiliser la population locale et les acteurs du tourisme à mieux protéger leur environnement naturel. Ils n’ont pas toujours conscience qu’ils vivent dans des endroits paradisiaques et que ce paradis est en train de disparaître…

L’absence de vision de nos dirigeants

La promotion d’un modèle de développement durable se heurte encore au culte de la consommation, modèle de nos sociétés occidentales depuis des décennies. Modèle qui a malheureusement été largement adopté dans le reste du monde et en Asie du Sud-Est. La société de consommation tourne à plein régime, à grand renfort de publicité.

Fort heureusement, le niveau d’éducation élevé dans les sociétés développées permet une prise de conscience. Mais ce n’est pas forcément le cas en Asie du Sud-Est, où une grande partie de la population reste pauvre, et se soucie peu des questions environnementales. Leur priorité est l’amélioration de leurs conditions de vie, ce qu’on ne peut malheureusement pas leur reprocher…

Nous avons atteint un niveau de confort très élevé, qui nous déconnecte de la réalité et des choses simples. On ne consomme plus pour répondre à un besoin vital, mais pour répondre à un besoin existentiel. Je ne suis pas certain qu’accumuler plus d’objets nous rendent plus heureux. Bien au contraire, cela crée de la frustration si nos envies (et non nos besoins) ne sont pas satisfaites.

Est-il vraiment primordial de posséder toujours plus de biens ? Quand reconnaîtrons nous que le modèle de consommation qui est le nôtre crée des besoins inutiles plutôt qu’il ne contribue à améliorer les conditions de vie ? Et surtout qu’il détruit notre planète ?

Il est capital aujourd’hui que nos gouvernements aient le courage d’adopter des mesures fortes en faveur de l’environnement, comme une interdiction totale de la fabrication de sachets, voire même de tous produits plastiques. Et d’obliger les entreprises à commercialiser uniquement des emballages bio-dégradables.

Cela ne semble malheureusement pas être à l’ordre du jour de nos dirigeants, qui se rendent ainsi complices et coupables de la destruction de la planète. Fort heureusement, des mouvements citoyens commencent à mettre nos gouvernements devant leurs responsabilités, en voulant les faire condamner pour inaction. Le mouvement est en marche, et je m’en félicite.

Je rêve qu’un jour (« I have a dream » again) une loi condamne enfin les responsables de cette pollution organisée à grande échelle. Ce n’est pas encore pour demain, mais il faut espérer que ce jour sera proche…

Et vous, seriez vous prêts à changer vos habitudes pour sauver la planète?

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