Panneau "salon des blogueurs de voyage", grand palais de Lille

Le jour où l’on m’a refusé l’entrée du salon des Blogueurs de voyage

C’était par une belle journée d’avril, à Lille, dans le nord de la France. J’avais pris mes billets d’avion deux mois avant l’événement. J’avais prévenu un ami français de mon passage dans sa ville, et j’allais en profiter pour en rejoindre un autre qui habitait Bruxelles quelques jours après. J’allais enfin me rendre au Salon des Blogueurs de Voyage, « le seul et unique salon de blogueurs voyage francophones » dixit le site. La Mecque du blogging en somme ! J’étais prêt à dégainer sur les réseaux sociaux, et annoncer fièrement ma venue au salon à mes « 53 » followers…


Une organisation sans faille

Je pensais avoir tout prévu. Moi l’inextinguible explorateur, l’infatigable aventurier, le grand manitou et expert ès voyages.

_Repérer sur la carte où se trouve le salon, check !

_Préparer des cartes de visite avec au dos l’adresse de mon site (que j’allais fièrement pouvoir présenter à la terre entière), check !

_Lire le programme, pour noter les horaires des conférences qui m’intéressent et les enregistrer dans mon calendrier, check !

_Aller chez le coiffeur… Presque check ! Pas eu le temps d’y aller chez moi, mais je pouvais régler ce point : j’irai tôt le matin avant de me rendre au salon. Hé oui c’est important d’être bien coiffé, ma e-réputation est en jeu…

Le seul petit hic, que je réalisa la veille, c’est que je n’avais rien pour noter lors des conférences (oubli prémonitoire…?). Pas de problème, que des solutions. Je repère une papeterie à proximité, m’y rends dès l’ouverture (10h00), et prends un joli calepin à 4,90 €. Ça y est, je crois qu’on est bon, me dis-je.

Une capacité d’adaptation remarquable

J’arrive le jour J, frais comme un gardon, devant l’entrée du bâtiment où a lieu l’événement. Je me tire un « égoportrait » souvenir (comme disent nos amis québécois pour remplacer le mot « selfie »; j’aime beaucoup cette expression, c’est très parlant) devant l’entrée du bâtiment. Il est bientôt 11h00, la 1ère conférence va bientôt commencer. À moi mon 1er salon du blogging ! Mais c’était sans compter sur un affreux coup du sort…

Arrivé en haut des marches (Ahhh Cannes, le festival… Oups je m’emballe!), je me présente au vestibule. Un agent d’accueil me demande ma réservation. Je lui réponds tranquillement que je n’en ai pas, car je viens assister au salon en tant que visiteur. Et là, c’est le drame…

Le Monsieur m’explique qu’il s’agit d’un salon professionnel, qu’il fallait s’inscrire au préalable et qu’il faut donc être muni d’un pass pour avoir accès au salon. Information – pourtant capitale – que je n’avais pas pris le soin de relever lorsque j’avais parcouru le site Internet. Un peu légère ma prise d’information… Mon côté « no plan is the best plan » touche parfois ses limites !

J’essaie de parlementer, en arguant que je tiens moi-même un blog voyage (génialissime, il va de soi), que je suis venu pour assister aux conférences, que j’ai fait presque 1000(0)km pour être présent à ce salon (faire le Calimero : sur un malentendu, ça peut marcher), et qu’en gros il n’y a pas d’inquiétude à se faire, je me ferai aussi petit qu’une souris, je viens juste pour prendre des notes…

Mais rien à faire, le consciencieux videur agent d’accueil refuse de me laisser entrer. L’accès est strictement réservé aux personnes habilitées, qu’on se le dise.

Me voilà donc refoulé, après avoir fait toute cette route… Pas seulement la route, mais aussi le chemin parcouru pour devenir blogueur. Toutes ces longues heures passées derrière un écran à écrire des articles de blog dont tout le monde se moque ou presque, pour un public lointain et invisible. Tout ça pour être bêtement recalé à l’entrée du salon !

Ô monde cruel, ô univers impitoyable du blogging, ô méchant agent d’accueil qui fait son boulot avec zèle… Et surtout ô pauvre de moi, que je suis étourdi ! Me rendre à un salon sans avoir vérifié s’il était ouvert au public, si ce n’est pas stupide comme erreur…

Une fois passée la déception et l’auto-flagellation (très passagères), je me dis que ce n’est tout de même pas la fin du monde. Je suis dans une ville que je connais à peine, j’ai la chance d’être hébergé chez un pote rencontré en Asie du Sud-Est (les voyages il n’y a que ça de vrai), il fait un temps superbe… Il y a pire comme scénario. Une alternative évidente semble se dessiner : visiter la ville ! Et écrire un article pour raconter cette terrible « mésaventure » 🙂

Des souvenirs qui refont surface

Première étape de cette visite : la citadelle. Sans plus attendre un brin d’histoire, en mode Secrets d’Histoire, parlez à voix haute façon Stéphane Bern :

« La citadelle de Lille est un ouvrage militaire bâti au XVIIᵉ siècle pour la défense de Lille et dans le cadre du pré carré. Baptisée par Vauban lui-même la « reine des citadelles », l’ouvrage militaire est remarquable par ses dimensions, la qualité de son architecture et son état de conservation actuel. » Merci Wikipédia.

Un zoo jouxte l’entrée de la citadelle. Une classe d’enfants s’extasie devant les acrobaties d’un singe. Il fût un temps où j’aurai été admiratif devant un tel spectacle. Et où je leur donnais le bon Dieu sans confession à ces bestioles. Mais ça, c’était avant. Maintenant, je les regarde d’un œil méfiant et circonspect. Il faut dire que j’en ai vu des singes… Et je peux affirmer sans réserve qu’eux aussi, ils m’ont vu (private joke)!

Singe jouant avec une paire de lunettes de soleil, Bali
Souvenir de Bali où un sacripant de singe chaparda mes lunettes. Singe 1, lunettes 0…

Je continue ma balade, entre les murs fortifiés du parc entourant la citadelle. Chemin faisant, je longe des cours d’eau où barbotent quelques inoffensifs canards. Cela me rappelle un temps pas si lointain où je les voyais essentiellement dans mon assiette. Mmm les délicieuses nouilles au canard laqué… Bref, je m’égare.

pho, un plat vietnamien
Ça m’a ouvert l’appétit…

Puis je débouche devant l’entrée de ladite citadelle. Un panneau et deux « gardes » à l’entrée m’indiquent que la citadelle se situe sur un terrain militaire (comme c’est étonnant), et que par conséquent elle n’est ouverte au public que dans le cadre de visites guidées. Visites qui ne sont malheureusement pas au programme aujourd’hui. Arriver devant l’entrée d’un bâtiment sans pouvoir y rentrer, tiens ça me rappelle quelque chose…

Crédits : Lille.fr

Une curiosité à toute épreuve

Un peu plus loin, j’entends de l’agitation. Il y a comme un attroupement, on dirait. On distingue au loin des cris d’enfants (de joie, pas de détresse). On est jeudi, que se passe-t-il ? Je réalise à cet instant que ce sont les vacances scolaires. C’est la raison pour laquelle j’avais vu autant d’enfants autour de moi en me promenant dans le parc. Tout a une explication, c’est magique (je sais, je suis fort en logique).

Il y a de fait une fête foraine, et de nombreux parents sont venus accompagner leur progéniture dans une aire de jeux toute proche… En observant un panneau, j’apprends que c’est la Foire aux Manèges de Lille qui se déroule en ce moment. Ça aurait été sympa d’y faire un tour, en souvenir du bon vieux temps. Mais bon, je suis seul, j’ai passé l’âge, et j’ai une ville à visiter tout de même !

Direction le vieux centre de Lille, et la cathédrale Notre-Dame de la Treille, fameuse à plus d’un titre. Empruntons à nouveau nos habits de Stéphane Bern :

« La cathédrale s’élève à l’emplacement de l’ancienne motte féodale. On la nomme : « la Treille ». En 1854 est posée la première pierre pour la future cathédrale de Lille. La chapelle absidiale est achevée en 1897, le chœur et le transept peu après. En 1913, Lille devient le siège d’un évêché tandis que le chantier de l’église se poursuit lentement jusqu’en 1947. L’ensemble néo-gothique ne sera finalement pas achevé selon les plans primitifs. La belle façade digne de l’édifice date seulement de 1999. Ce projet audacieux de terminer la façade a été confié aux architectes Pierre-Louis Carlier et Peter Rice, la rosace est de l’artiste Ladislas Kijno et le portail exceptionnel du sculpteur Georges Jeanclos. » Merci Lille Tourisme (bon entraînement pour mes futurs articles sponsorisés et partenariats, je sens que le métier rentre).

Moi devant la cathédrale Notre-Dame de la Treille, Lille
Egoportrait or not, that is the question…

Des souvenirs qui refont surface, le retour

Il faut bien reconnaître que cette église est atypique. Cela me fait penser au célèbre slogan publicitaire de la Renault Clio I, resté dans la postérité : « Elle a tout d’une grande ». Sachant que Notre-Dame de Paris va partir en fumée quelques jours plus tard, il y a une place à prendre. Ok, désolé je retire, c’est de très mauvais goût. Je mérite un flagellum ou pensum pour cette horrible pensée, mea culpa. Mais rien ne nous empêche de revisionner cette pub mythique restée dans la postérité, non ?

Après avoir profité de l’atmosphère relaxante des lieux, assis à une terrasse de café devant le parterre de l’église, je reprends tranquillement mon bâton de pèlerin, et décide cette fois-ci de rentrer pour de bon au domicile de mon ami. Chemin faisant, je découvre de très jolies façades d’immeuble. A défaut de blogger, il faut savoir flâner. Ce sera sur ces paroles lunaires que je conclurai ce billet…

Table d'une terrasse de café devant la cathédrale Notre-Dame de la Treille, Lille

Façade du bâtiment abritant Lion Immobilier, Lille
C’est décidé, je vais venir m’installer ici…

Et vous, quels sont vos plus gros ratés au niveau organisation ?

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4 commentaires

  • mazurier

    Très bon cet article Vincent! Tu mêles l’humour à l’agréable et j’adore ça 😀 …et puis ça fait office de prévention pour d’éventuels aventuriers à moitié informés comme toi! 😉 …en tout cas, je te remercie de prendre le temps de nous réjouir avec des anecdotes cocasses et le récit bien construit de tes découvertes !! Donc continue de nous faire rire, de nous émerveiller et de nous informer comme tu le fais, c’est riche et ça donne envie de te suivre! 🙂

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